Valoriser le patrimoine ancien en développant la production d'énergies renouvelables (1/3)
Episode 1 : l’éolien
Le CAUE 62 vous propose une chronique en 3 épisodes pour découvrir le potentiel des énergies renouvelables.
L’objectif défini par la Loi sur la Transition Energétique pour la Croissance Verte est de 40% d’énergies renouvelables électriques dans la production nationale en 2030. En 2017, les énergies renouvelables ont représenté 17 % de la production nationale (d’après le bilan électrique RTE de 2017).
Trois filières principales permettent d’atteindre l’objectif : l’éolien (aérogénérateur), le solaire photovoltaïque (PV) et l’hydroélectricité.
Dans le Pas de Calais, 45 moulins à vent sont référencés dans l’inventaire général (non exhaustif) du patrimoine culturel du ministère de la culture et de la communication. La plupart sont en mauvais état, faute d’entretien et d’usage.
Pourtant, ces édifices qui caractérisent nos campagnes ont un potentiel bien souvent sous-estimé. En effet, ils pourraient trouver une seconde vie en produisant en autoconsommation collective de l’énergie en quantité non négligeable. Ce patrimoine pourrait ainsi être en phase avec les ambitions énergétiques de notre génération. Ce type de reconversion peut être un train d’union entre recherche d’énergie "verte" et valorisation du patrimoine architectural et paysager.
L’efficacité technique du process permettant de convertir un moulin à vent en aérogénérateur a déjà été éprouvée en France depuis près de 20 ans, sans que cela ne dégrade sa valeur patrimoniale. Cette énergie éolienne ainsi dimensionnée permet d’alimenter une vingtaine d’habitations. Une solution pertinente à l’échelle d’un quartier, d’un hameau ou pour alimenter des équipements communaux. Le premier prototype a été réalisé au « moulin de la Fée » (en 2001) au cœur du Parc Naturel Régional de Brière (44), en partenariat avec EDF (Enedis), la Fondation du Patrimoine, l’Ademe, le département et la région.
Une seconde reconversion (ci-dessus) a été réalisée en 2009 au cœur des pépinières de Val d’Erdre à Saint Mars du Désert (44). Le partenariat réitéré avec la Fondation du Patrimoine et EDF (Enedis), a permis de transformer ce moulin également.
La construction et la maintenance de la machinerie dissimulée à l’intérieure, a un rendement de 50 MWh. Ce dispositif "reste simple et standard, de même que le montage électrique de l’ensemble"*.
Cette opération présente le double avantage à court terme de financer la réhabilitation du patrimoine vernaculaire par la production d’énergie propre. Les dernières expérimentations permettent d’envisager de transposer ces exemples dans le Pas de Calais, à condition d’évaluer son potentiel.
Les conditions :
- Le contexte :
- potentiel du vent avéré (absence d’écran végétal ou bâti...),
- environnement dégagé (absence d’enclavement causé par les quartiers récents avoisinants),
- accessibilité du chantier (pour des engins de type grue, camion…).
- Les moyens à mettre en œuvre :
- engager une réflexion préalable sur les enjeux patrimoniaux,
- sensibiliser des riverains,
- concevoir un projet en cohérence avec la réglementation urbaine en vigueur,
- sécuriser les abords du moulin.
Le CAUE 62 se tient à votre disposition pour toute précision.
Plus de renseignements :
* Mesures 822. Le moulin se transforme en éolienne. 2010
La lettre région de la Fondation du Patrimoine. Les moulins dans l’air du temps. 2010