Avant/Après : Moringhem, un projet paysager au service de la sécurisation des usagers

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Commune rurale proche de Saint-Omer, Moringhem s'organise principalement autour de la route départementale 207. L’une des problématiques de la commune était la vitesse excessive des véhicules sur cette RD due, notamment, à la linéarité et la largeur de la voie. De plus, les équipements communaux (mairie, école) sont implantés sur un secteur particulièrement sensible.

Moringhem 1

AVANT

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AVANT

En 2016, la commune a sollicité le conseil de CAUE pour sécuriser le centre-bourg.

Les principes d’aménagement s’orientaient vers :

  • l’amélioration du cadre de vie des habitants,
  • la limitation du caractère routier de la route départementale,
  • la valorisation des espaces dédiés aux piétons (parvis, trottoirs),
  • la sécurisation des piétons par rapport à la circulation des véhicules,
  • la prise en compte des enjeux écologiques sur le site (gestion des eaux de ruissellement, plantation d’essences locales, paillage…),
  • l’organisation du stationnement.

Moringhem 4

APRES

À la suite du conseil CAUE, la commune a réalisé l’aménagement de l’espace public aux abords de l’école et de la mairie. Les revêtements de sol, de couleur claire, limitent le caractère routier dans cette zone et valorisent l’identité rurale de la commune. Le plateau surélevé affirme la centralité du bourg ainsi que l’espace de parvis devant la mairie.

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Les plantations d’essences locales sécurisent les trottoirs, suppriment le stationnement abusif et permettent l’intégration des véhicules en stationnement.

 

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Le parking est matérialisé par un revêtement perméable permettant d’infiltrer une partie des eux de pluie.

 

 

 

La qualité du projet est amenée grâce la réflexion globale (spatialisation, prise en compte des différents usages, matériaux, végétaux, entretien…) et non, uniquement, par des aménagements routiers.

Zéro

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Zéro gaspillage, zéro déchet, zéro énergie grise. "Inutile" ? "Utopique" ? Pas si sûr…

Zero energie grise 3a

L’économie du BTP a toujours été associée à la croissance d’un territoire, et pour cause ! Le nombre de chantiers engagés dans le Pas-de-Calais, par exemple, est effectivement gage d’emploi et de ressource économique non délocalisable. La réussite de ce secteur a donc des répercussions directes sur notre environnement, notre cadre de vie, notre quotidien, etc. Hélas, la dynamique du BTP subit de plein fouet le contexte actuel. Les différentes crises successives de ces dernières décennies ont eu une répercussion directe. L’efficacité actuelle des constructions / rénovations / restructurations est donc d’autant plus cruciale !

A contrario, il est difficile de ne pas être interpellé par le gaspillage actuel, en décalage complet avec la conjoncture. L’évolution des usages depuis les années 1960 passe bien souvent par des projets de remplacement complet plutôt que ponctuel, compte tenu des matériaux et moyens utilisés peu durables qui se sont généralisés. Les techniques utilisées nécessitent, en effet, de passer par de nombreuses étapes ce qui limite la maîtrise des ressources nécessaires ainsi que leur adaptabilité. Mais ce n'est pas tout ! Il reste la phase ultime : la déconstruction. Là encore, la radicalité des chantiers est souvent disproportionnée. Il est devenu habituel de démolir intégralement un équipement collectif pour reconstruire, en lieu et place, un bâtiment similaire, faute d’avoir pris en considération l’édifice d’origine avec ses caractéristiques propres.

En bref, le secteur du bâtiment représente 70% de la production totale de déchets en France. En 2019, ce secteur a généré 228 millions de tonnes de déchets dans notre pays. Autant de déchets non réutilisables, non valorisables, qui ne pourront pas avoir de meilleure utilité que de servir de sous-couche routière... Une matière première donc onéreuse à produire et fortement dévaluée. Toute cette matière ne pourrait elle pas être réutilisée si davantage de matière non transformée et d’origine locale était exploitée ? Alors, une construction "zéro énergie grise*" est-ce possible ?

OUI !

Zero energie grise 1  Zero energie grise 2 
 Projet soutenu par la Fondation du Patrimoine (avant)  Projet soutenu par la Fondation du Patrimoine (après)

Il existe bien un panel de solutions efficaces et économiques, mais pour les (re)découvrir il est utile d’observer l'environnement local pour en déduire ensuite des solutions adéquates. Le patrimoine vernaculaire très diversifié (datant d’avant les années 1950) est en général une importante ressource très utile à la réflexion. Chaque région a, en effet, produit un patrimoine spécifique en fonction de ses atouts propres. En l'examinant bien, on découvre des solutions bioclimatiques "low tech" très performantes, adaptables à nos besoins actuels et ambitions futures. Cela conduit à fortiori à des coûts réduits de matière première et une mise en œuvre facilitée. Au final, cela peut même aboutir à réduire, voire supprimer le coût de l’acheminement / évacuation des réseaux (eau courante, électricité, assainissement) avec des constructions dites "autonomes" et adaptées à leur environnement (pour rappel, le coût lié à l’assainissement et à l’utilisation des réseaux publics représente globalement 30% des factures de consommation).

A suivre, dans la prochaine newsletter "Zéro" Des solutions ! : seront évoquées les filières et matériaux "zéro énergie grise" mobilisables dans les Hauts-de-France (et conformes à la réglementation en vigueur). Au sommaire, des solutions pour :

- MURS
- COUVERTURE
- PLANCHERS / cloisons (bas et intermédiaires)
- ISOLATION (sol et combles)
- MENUISERIES
- EQUIPEMENTS (chauffage, ventilation…)

 

* Energie Grise : quantité d’énergie nécessaire à la fabrication et à l’approvisionnement des matériaux sur un chantier.