Pour des rénovations énergétiques adaptées et faciles à reproduire
Le CAUE du Pas-de-Calais accompagne les porteurs de projets, élus et particuliers afin de permettre des « rénovations faciles à reproduire et ainsi faire des économies d’échelle ». Les missions ont pour objectifs :
- de mettre en cohérence la conception des bâtiments en lien avec leur environnement et leur aménagement intérieur en fonction des usages.
- développer des solutions architecturales de rénovation du bâti en prenant en compte sa gestion dans le temps.
Le CAUE insiste particulièrement sur les points de vigilance (facilement appropriables) à prendre en compte pour s’assurer de la pérennité et de la facilité de mise en œuvre d’une rénovation énergétique optimale.
2 ETAPES ESSENTIELLES D’INTERVENTION :
A) Identifier les matériaux de l’enveloppe à rénover énergétiquement (sont-ils perméables ou non ?).
De fait, comme cela a été pertinemment mentionné dans la Circulaire du 22 juillet 2013 relative à la territorialisation du plan de rénovation énergétique de l’habitat : l’enveloppe des bâtiments constituée de matériaux naturels est dit humide ou perméable à la vapeur d’eau (contrairement aux matériaux industriels étanches d’après-guerre).
« Il peut s’agir, par exemple, de briques de terre cuite, de pierres dures (granits, calcaires...) ou de terre crue (pisé, torchis...). Par conséquent, les travaux de rénovation énergétique devront être systématiquement adaptés à ce type de construction afin de ne pas confiner ces matériaux. En effet, des désordres graves (condensation, délitement des matériaux de construction, pourrissement des bois, moisissures...) peuvent apparaître très rapidement après l’application de solutions de rénovation « clefs en main » qui ne tiendraient pas compte des caractéristiques hygro-thermiques de ces matériaux et qui modifieraient donc les propriétés de perméance de l’enveloppe. » (Circulaire du 22 juillet 2013 relative à la territorialisation du plan de rénovation énergétique de l’habitat - pp. 20-21).
B) Choisir une technique adaptée au support (perméable ou imperméable), facile à mettre en œuvre, suivant le cas :
La filière « chanvre », facile à mettre en œuvre, a déjà démontré localement qu’elle peut être appropriée (tant techniquement qu’esthétiquement). Développer cette filière permettrait aussi de valoriser l’agriculture française, comme en témoigne l’état des lieux du Centre de ressources en éco-matériaux du Pas-de-Calais.
B1 : les bâtiments avec une enveloppe en matériaux naturels (ou anciens, c’est-à-dire d’avant 1948)
Dans ce cas, il est souhaitable de préférer l’ITI (isolation thermique intérieure) avec un matériau approprié tel que le béton de chanvre-chaux (banché) ou, en cas d’impossibilité technique : la correction thermique (en enduit mince à base de chanvre) sur la face intérieure des murs.
Des réalisations réussies en France, et faciles à mettre en œuvre par des autoconstructeurs confirment la pertinence de cette technique (qui ne nécessite pas d’enduit de finition ou de bardage). Pour tester grandeur nature ce matériau prometteur, un bailleur de logements expérimente actuellement cette technique dans le but de la généraliser à l’ensemble de son patrimoine immobilier à rénover.
B2 : les bâtiments avec une enveloppe en matériaux industriels (métal, béton, brique creuse…)
Dans ce cas (sauf cas particuliers), il est plutôt souhaitable de préférer l’ITE (isolation thermique par l’extérieur) avec un matériau adapté.
En Belgique et aux Pays-Bas, une rénovation thermique de maison pavillonnaire, une extension de supermarché, ou des constructions neuves ont déjà démontré l’intérêt d’un ITE, telle que le béton de chanvre-chaux (banché), qui nécessite seulement une finition avec un badigeon de lait de chaux (ou d’huile de lin) y compris dans les régions les plus humides (cf. pp. 46-48).