Comment adapter les bâtiments existants afin de les rendre plus résilients en cas d’inondation ?
Le CAUE sensibilise et accompagne les territoires sur les thématiques liées au changement climatique.
Il est ainsi récemment intervenu auprès des agents des services habitat et renouvellement urbain des différentes communautés de communes du SYMSAGEL (Syndicat Mixte pour le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux de la Lys) sur la question de l’adaptabilité du bâti existant face aux inondations. Cette action a été menée sur demande du CPIE des Pays de l’Aisne, et avec la DREAL, dans le cadre d’une formation sur le thème de la réduction de la vulnérabilité du bâti face aux inondations.
Le département du Pas-de-Calais possède en effet plusieurs zones sensibles sujettes au risque d’inondation, principalement l’Audomarois et le bassin versant de l’Aa, ainsi que les vallées de la Lys et de la Canche.
Cette formation a permis de mettre en avant certaines mesures adaptées. Limiter l’imperméabilisation des abords permet d’infiltrer les eaux pluviales sur place et de limiter le ruissellement. Pour cela, il est recommandé de maximiser les zones plantées et favoriser des matériaux perméables tels que le béton drainant, les pavages ou les dalles gazon. Certains matériaux sont également adaptés pour le stationnement (dalles ajourées, sable stabilisé ou gazon renforcé). Il faut également veiller à la mise en place et au bon état des drainages périphériques. Il s’agit d’une technique ancienne permettant d’assurer l’écoulement naturel de l’eau vers un point d’évacuation déterminé afin d’éviter l’accumulation d’eau au pied des bâtiments. La création d’espaces de rétention permet également de limiter le ruissellement. Sous la forme de bassins ou de noues paysagères, les eaux de pluie sont stockées pour favoriser une infiltration progressive. Cette solution est également favorable au renouvellement des nappes phréatiques. Enfin, la rénovation des bâtiments existants doit favoriser des matériaux résistants à l’eau. En effet, les murs inondés peuvent favoriser l’apparition de moisissures, surtout si les matériaux qui les recouvrent sont étanches à l’eau (comme le ciment ou le polystyrène). Afin d’assurer l’évaporation de l’humidité présente dans les murs après une inondation il faut privilégier des isolants ouverts à la vapeur d’eau et imputrescibles, tels que le liège, les enduits chaux-chanvre, le béton cellulaire, la laine de polyester ou encore l’aérogel de silice.
Réduire le risque de dégâts du bâti existant face aux inondations demande donc une action coordonnée sur le bâtiment et ses abords. Cette approche permet à la fois de prévenir en amont les inondations par la bonne infiltration des eaux de pluviales, de retarder l’inondation et diminuer le volume d’eau par la création de bassin de rétentions, et de limiter les sinistres en privilégiant des matériaux imputrescibles et respirants.