Bretèche, échauguettes et mâchicoulis

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Beffrois mots

Bretèche, échauguettes et mâchicoulis… décrire un beffroi nécessite une petite connaissance de termes architecturaux souvent liés aux donjons et autres tours seigneuriales du Moyen-Âge.

 

Echauguette

 

 

Une échauguette est une pièce carrée, polygonale ou cylindrique, le plus souvent construite en encorbellement et dotée de mâchicoulis et de meurtrières, destinée à abriter un guetteur et à lui permettre d'avoir un champ de vision complet sur le secteur (270 degrés).

Ci-contre les échauguettes du beffroi de Rue dans la Somme

 


Machicoulis

 

Un mâchicoulis est une galerie formant un encorbellement, soit en position mitoyenne ou en couronnement d'une enceinte militaire ou civile et dont le plancher ajouré permettait, si besoin, de lancer divers projectiles au pied du mur, zone souvent vulnérable.

Ci-contre les mâchicoulis du beffroi de La Madeleine

 


Breteche

 

Une bretèche est un ouvrage en saillie sur un mur, parfois au-dessus d’une porte pour la défendre. C’est aussi une sorte de loggia par laquelle le mayeur pouvait s’adresser à la population.

Ci-contre les échauguettes du beffroi de Loos

Le beffroi d'Arras

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Le beffroi d’Arras domine la Place des Héros de ses 75 mètres de hauteur, depuis sa tour iconique. Identifiable grâce au lion doré qui le surplombe, le beffroi a été édifié sous le règne du Duc de Bourgogne, Philippe le Bon, de 1463 à 1554, en style gothique flamboyant.

Beffroi Arras

Durant la Première Guerre Mondiale, il sera entièrement détruit par les bombardements intensifs allemands. Son statut de Monument historique lui vaut une reconstruction à l’identique, sous la direction de l’Inspecteur général des Monuments historiques, Pierre Paquet. Qui le reconstruit de 1927 à 1931. L’utilisation du béton armé pour sa structure, dans les parties cachées de la tour, permettra de redonner vie à ce colosse architectural.

Le projet de piétonisation de la place des Héros marquera l’apogée de sa valorisation.

Depuis 2018, la circulation des véhicules motorisés y est en effet interdite laissant place à un espace public dédié aux piétons. Depuis 2014, plusieurs expérimentations sur l’usage de l’espace de la place et de la rue de la Vacquerie attenante, et sur la circulation des véhicules ont amenées, progressivement à cette transformation. Avec l’absence de la voiture, la commune affichait sa volonté de proposer une place apaisée, conviviale et qualitative.

Une réflexion a été portée sur la circulation à l’échelle du quartier et ont fait l’objet de certains travaux. Les deux places (Place des Héros et place de la Vacquerie) ont également été aménagées, de manière à proposer des espèces accessibles et accueillants.

Ce projet s’inscrit dans une politique plus large que mène la ville d’Arras sur le patrimoine et la valorisation de la ville. Après plusieurs années de coproduction entre la Communauté Urbaine d'Arras, la ville et l'Architecte des Bâtiments de France, elle a permis la mise en place une Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) sur la commune d’Arras qui a pour objet de garantir la qualité du cadre de vie, la pérennité et la mise en valeur du patrimoine. L’AVAP a été approuvée en juin 2019 en tant que Site Patrimonial Remarquable (SPR).

L’espace public accueille aujourd’hui les promeneurs et touristes qui découvrent une place mettant en scène le beffroi. Les terrasses des cafés et restaurants y prennent place durant plusieurs mois de l’année, à la joie des clients libérés des nuisances sonores et de la pollution dues aux véhicules. Une belle manière de rendre un peu d’espace aux piétons !

Beffroi Arras 2

Nouveau plan de circulation du centre-ville d'Arras © Mairie d'Arras

Communauté Urbaine d'Arras : Site Patrimonial Remarquable

Repères pédagogiques

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Ce corpus documentaire réalisé par l’association Beffrois et Patrimoine, et d’autres partenaires institutionnels (l’Education Nationale, CAUE62…) constitue le complément documentaire idéal à une bonne compréhension des beffrois. Constitué de documents d'archives, gravures, extraits littéraires, œuvres picturales, plans historiques et croquis, cet outil invite à des regards croisés, permettant aux enseignants d'appréhender cette thématique sous un angle dynamique avec leurs élèves.

Beffroi 1     Beffroi 2

Beffroi 3     Beffroi 4

A ce corpus documentaire sont annexés 18 autres livrets pédagogiques spécifiques, traitant de 18 beffrois en particulier. Ces livrets sont construits pour être exploités par les élèves lors d’une visite ou pour une situation de cours. Ils sont composés de nombreux documents iconographiques de qualité. L’ensemble des 18 livrets est librement téléchargeable (cliquez sur les livrets).

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Bonus ! Une séquence autour de l’architecture des beffrois en Arts Plastiques

Dans cette séquence d’Arts plastiques les élèves sont amenés, après avoir étudié l’aspect historique et multifonctionnel d’un beffroi, à imaginer un nouveau beffroi "contemporain" pour leur cité, ou pour une cité proche. Quelles seraient ses nouvelles fonctionnalités ! L’architecture au service du citoyen permettra également d’aborder la question de la citoyenneté avec les élèves. La séquence s’appuie sur l’outil Sketchup pour la simulation 3D, mais peut également être envisagée de façon plus classique à travers un travail de dessin ou de construction par la maquette d’architecture.

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Télécharger le document ici.

 

Le beffroi signature d’une ville

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Construits ou reconstruits entre le XIIème et le XXème siècle, les 56 beffrois de Belgique et de France sont de remarquables exemples d’architecture civile et civique. Élément symbolique du paysage dans les anciens Pays-Bas et le Nord de la France.

Les 23 beffrois situés dans le nord de la France ont été inscrits en 2005 au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Construits entre le XIème et le XVIIème siècle, ils illustrent les styles architecturaux roman, gothique, Renaissance et baroque. À une époque où la plupart des villes italiennes, allemandes et anglaises s’attachaient surtout à construire des hôtels de ville, dans une partie de l’Europe du nord-occidentale, l’accent était mis sur l’édification de beffrois. Par opposition au donjon (symbole du seigneur) et au clocher (symbole de l’église), le beffroi, troisième tour du paysage urbain, représentait le pouvoir des échevins. Au fil des siècles, il est devenu le symbole de la puissance et de la prospérité des communes.

Source : UNESCO World Hertage Center

Beffroi Arras 4

Qu’est-ce qu’un beffroi ?

Si au Haut Moyen-Âge il ne constitue qu’une modeste construction en bois venant renforcer les remparts de fortune, le beffroi devient peu à peu une tour "en dur" édifiée dans certaines villes durant le Moyen-Âge. On en trouve près de 23 dans les Hauts-de-France (à Arras, Douai, Béthune, Boulogne, Bergues…). Ces constructions marquaient l’autonomie et la puissance des villes. Les premiers datent du XIème siècle. La construction d’un beffroi n’était possible que lorsque le seigneur de l’époque donnait à la ville le droit de s’administrer elle-même (par l’obtention d’une charte de privilèges).

A quoi servaient les beffrois ?

Au départ lieu multifonctionnel, un beffroi se divise en plusieurs parties : accueil des premières réunions échevinales, prison en sous-sol, cellier et chambre des trésors, salle des cloches, salle des horloges, loge du guetteur... De nos jours, certaines fonctions ont disparu, mais d’autres affectations lui ont été́ attribuées. Il peut renfermer l’office du tourisme, des salles d’exposition, des bureaux, des restaurants, des archives. Son carillon rythme toujours la vie des habitants.

Comment sont construits les Beffrois ?

Ce sont des tours généralement carrées construites en moellons de pierre pour les plus anciennes ou en briques pour les plus récentes (parfois en béton pour les reconstructions). Ils illustrent les styles architecturaux roman, gothique, Renaissance voire baroque. Les plus hauts peuvent atteindre 100 mètres (Lille).

Une inscription au "Patrimoine mondial"

Depuis l’Antiquité les hommes ont cherché à classifier et à valoriser les constructions qui leur paraissaient remarquables. Les textes anciens parlaient alors des Sept Merveilles du monde. Au XXème siècle, les changements économiques majeurs et leurs conséquences sur le patrimoine culturel et naturel ont poussé les états à s’interroger sur la mise en place de structures et organismes en charge de la préservation. Ainsi, dès 1954, la Convention de La Haye aura pour but la protection des biens culturels en cas de conflit armé. En 1964, l'Unesco (Les Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture regroupant 195 états) entreprend les travaux de sauvetage des temples d'Abou Simbel contre la montée des eaux du lac Nasser. Les conventions et comité se succèderont jusqu’en 1978, année des premiers sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial.

Comment figurer sur la liste du patrimoine mondial ?

La Convention du patrimoine mondial a pour objet la reconnaissance des sites "de valeur universelle exceptionnelle" qui sont le patrimoine de l’humanité, et qu’il importe de protéger et de transmettre aux générations futures en raison de leur intérêt pour l’ensemble de l’espèce humaine. Pour être éligibles, les sites doivent, depuis 2007, avoir une valeur universelle exceptionnelle (V.U.E) et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection. Les critères sont régulièrement révisés par le Comité pour rester en phase avec l'évolution du concept même de patrimoine mondial. Deux critères ont été retenus en 2005(1) pour la classification des beffrois français et belges :

  • Critère (2) : Les beffrois de Belgique et de France représentent des exemples exceptionnels d'une forme d'architecture urbaine adaptée aux exigences politiques et spirituelles de leur temps.
  • Critère (4) : On a assisté au Moyen Âge à l'émergence de villes qui, par leur indépendance, se démarquaient du régime féodal dominant. Les beffrois de Belgique et de France symbolisent cette indépendance nouvellement acquise et les liens qu'ils représentent entre les pouvoirs séculier et religieux.

 

(1) On a attribué la VUE aux beffrois du Nord rétroactivement.

 

Que faire de nos abords d’école ?

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Abords ecole 3a

"Agir pour des abords d'écoles plus sûrs et accueillants", quel enjeu fédérateur ! C’est aussi l’intitulé du webinaire organisé par le CEREMA (Centre d’études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) et l’association Rue de l’Avenir, le 23 mars dernier.

La thématique "agir pour des abords d'écoles plus sûrs et accueillants" rassemble non seulement les collectivités territoriales, les établissements publics, les services de l'État, mais aussi les associations et des bureaux d’étude, autour des enjeux liés à la pollution, la sécurité ou la valorisation du cadre de vie et permet de se requestionner sur la place de l’enfant dans l’espace public.

Nous connaissons depuis longtemps déjà les effets de la pollution de l’air sur la santé, en particulier celle des enfants. En partenariat avec l’association Respire, une carte a été développée en Île-de-France précisant pour chaque école le degré de pollution de l’air de son environnement proche. Cette carte interactive est en cours de développement dans les Hauts-de-France.

Pour répondre aux problématiques rencontrées aux abords d’écoles, la prise en compte des mobilités douces est un enjeu fort (pistes cyclables, élargissement des trottoirs…). Les réflexions sur les connexions cyclables sont largement développées. Aujourd’hui, la marche, qui reste le mode de déplacement le plus vertueux (décarboné, accessible à une majorité, gratuit, bon pour la santé, sans nuisance pour les riverains, favorable au commerce de proximité…) est aussi plébiscitée aux abords des écoles.

De grandes collectivités comme la Métropole Européenne de Lille ont développé le concept de rue scolaire avec la fermeture temporaire des abords de l’école à la circulation automobile aux heures d’entrée et de sortie de classe. L’objectif étant de circuler en sécurité et favoriser les déplacements doux, à pied, à trottinette et à vélo. Des aménagements spécifiques sont aussi développés dans des collectivités à moindre échelle, comme la requalification de la rue de l’école en rue piétonne avec la création un aménagement qualitatif (matériaux, mobilier, végétation), ou l’aménagement d’une place communale, pour retrouver un espace de vie libre de tout véhicule à proximité des équipements, notamment de l’école.

Abords ecole 1      Abords ecole 2

Abords ecole 4a      Abords ecole 7a

La sensibilisation des publics à l’écomobilité est un levier pour amorcer de nouvelles pratiques et favoriser l’acceptabilité des projets. Elle peut prendre différentes formes comme la mise en place de mobilier spécifique, la diffusion de flyers, ou l’animation de journées vélo.

Ce webinaire "Agir pour des abords d'écoles plus sûrs et accueillants" s’inscrit dans l’action plus globale qu’est « une voirie pour tous ». Cette action aborde les enjeux d’aménagement de l’espace public, à travers trois grands axes : l’aménagement des territoires et de la ville, la mobilité et la sécurité routière. L’aménagement des abords des écoles est à la croisée de ces axes.

Pour accéder aux vidéos et aux documents de ce webinaire : rendez-vous sur le site web du Cerema !

Les organismes qui pourraient vous aider :

Accessibilité :

- APF (Association des Paralysés de France)

- CEREMA (Centre d'Etudes et d'Expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement)

- MDPH du Pas-de-Calais (Maison Départementale des Personnes Handicapées)

 

Architecture :

- La Maison du Bois

- Groupe Torchis - Terre crue

 

Conseils :

- Banque des territoires

 

Eau :

VNF (Voies Navigables de France)

 

Eaux pluviales :

- ADOPTA (Association pour le Développement Opérationnel et la Promotion des Techniques Alternatives en matière d'eaux pluviales)

 

Ecologie :

- CD2E

 

Eco-construction :

- A Petits Pas

 

Energie :

- ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie)

- FDE 62 (Fédération Départementale d'Energie)

 

Environnement :

- CPIE Chaîne des Terrils

- CPIE Val d'Authie

- CPIE Villes de l'Artois

- ENRx (Espaces Naturels Régionaux)

 

Fleurissement :

- CNVVF (Conseil National des Villes et Villages Fleuris)

 

Foncier :

- EPF Nord - Pas-de-Calais (Etablissement Public Foncier)

 

Généralités :

- Association des maires

- Conseil Départemental 62 - MDADT (Maison du Département Aménagement et Développement Territorial)

- Parc Naturel Régional des Caps et Marais d'Opale

 

Patrimoine :

- ARARCO (Association Régionale pour l'Aide à la Restauration des Chapelles et Oratoires)

- Association Mémoires du Travail

- Campagnes Vivantes

- DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles)

- Espaces Fortifiés

- Fondation du Patrimoine

- Mission Bassin Minier

- UDAP du Pas-de-Calais (Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine)

 

Paysagistes concepteurs :

- FFP (Fédération Française du Paysage)

 

Réglementation :

- DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer)

- MIQCP (Mission Interministérielle pour la Qualité des Constructions Publiques)

 

Tourisme - patrimoine :

- ADRT Pas-de-Calais (Agence de Développement et de Réservation Touristiques)