Les cimetières "0 phyto"

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Et si, au lieu de lutter férocement contre ces herbes dites "indésirables", nous réaménagions plutôt les allées et les espaces libres des cimetières, pour y inclure du végétal et rendre le cadre plus agréable ?

Ce changement d’approche est d’autant plus intéressant pour passer au "0 phyto". La loi Labbé interdit en effet l’usage des produits phytosanitaires, les fameux pesticides, par les personnes publiques à partir depuis le 1er janvier 2017 et en 2019, pour les particuliers. Depuis le 1er juillet 2022, un arrêté vise à l’interdiction de l’utilisation de produits phytosanitaires également dans les cimetières. Anciennement utilisés pour limiter la propagation des herbes indésirables rapidement, leur suppression entraîne des changements des pratiques d’entretien dans l’espace communal du cimetière.

Nos cimetières vont donc changer d’image, car l’entretien manuel ou mécanique prend du temps ! Les plantes poussent spontanément sur du gravier et le verdissent naturellement. Pour entretenir les allées en schiste, un moyen est de les engazonner, avec un mélange adapté à croissance lente, et ainsi les tondre (si nécessaire) plutôt que de les désherber. Il est important de communiquer avant, pendant et après les travaux d’aménagement pour permettre aux usagers de comprendre la démarche en cours.

Les espaces entre les tombes peuvent également être plantés par des sédums ou des plantes tapissantes, pour éviter de les désherber. S’il y a de l’espace, un massif, arbuste ou arbre peut être planté en pleine-terre, pour végétaliser le cimetière, trop souvent minéral, et offrir un cadre propice au recueillement des familles.

 

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Cimetière de Lillers : engazonnement des allées en schiste

 

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Cimetière paysager de Neufchâtel-Hardelot : plantations diversifiées favorisant la biodiversité

Comment adapter les bâtiments existants afin de les rendre plus résilients en cas d’inondation ?

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Batiments inondation 1

Le CAUE sensibilise et accompagne les territoires sur les thématiques liées au changement climatique.

Il est ainsi récemment intervenu auprès des agents des services habitat et renouvellement urbain des différentes communautés de communes du SYMSAGEL (Syndicat Mixte pour le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux de la Lys) sur la question de l’adaptabilité du bâti existant face aux inondations. Cette action a été menée sur demande du CPIE des Pays de l’Aisne, et avec la DREAL, dans le cadre d’une formation sur le thème de la réduction de la vulnérabilité du bâti face aux inondations.

Le département du Pas-de-Calais possède en effet plusieurs zones sensibles sujettes au risque d’inondation, principalement l’Audomarois et le bassin versant de l’Aa, ainsi que les vallées de la Lys et de la Canche.

Cette formation a permis de mettre en avant certaines mesures adaptées. Limiter l’imperméabilisation des abords permet d’infiltrer les eaux pluviales sur place et de limiter le ruissellement. Pour cela, il est recommandé de maximiser les zones plantées et favoriser des matériaux perméables tels que le béton drainant, les pavages ou les dalles gazon. Certains matériaux sont également adaptés pour le stationnement (dalles ajourées, sable stabilisé ou gazon renforcé). Il faut également veiller à la mise en place et au bon état des drainages périphériques. Il s’agit d’une technique ancienne permettant d’assurer l’écoulement naturel de l’eau vers un point d’évacuation déterminé afin d’éviter l’accumulation d’eau au pied des bâtiments. La création d’espaces de rétention permet également de limiter le ruissellement. Sous la forme de bassins ou de noues paysagères, les eaux de pluie sont stockées pour favoriser une infiltration progressive. Cette solution est également favorable au renouvellement des nappes phréatiques. Enfin, la rénovation des bâtiments existants doit favoriser des matériaux résistants à l’eau. En effet, les murs inondés peuvent favoriser l’apparition de moisissures, surtout si les matériaux qui les recouvrent sont étanches à l’eau (comme le ciment ou le polystyrène). Afin d’assurer l’évaporation de l’humidité présente dans les murs après une inondation il faut privilégier des isolants ouverts à la vapeur d’eau et imputrescibles, tels que le liège, les enduits chaux-chanvre, le béton cellulaire, la laine de polyester ou encore l’aérogel de silice.

Réduire le risque de dégâts du bâti existant face aux inondations demande donc une action coordonnée sur le bâtiment et ses abords. Cette approche permet à la fois de prévenir en amont les inondations par la bonne infiltration des eaux de pluviales, de retarder l’inondation et diminuer le volume d’eau par la création de bassin de rétentions, et de limiter les sinistres en privilégiant des matériaux imputrescibles et respirants.