Coups de coeur du Centre de Ressources

Histoires de musées, une histoire entre architecture et collection

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Avec la référence à une célèbre chanson d’Alain Souchon "J’ai dix ans", le Louvre-Lens célèbre une décennie d’implantation du musée au cœur du pays minier. Cette 9ème lettre pédagogique se propose de faire un flashback sur cette aventure et d’interroger le lien qu’entretient l’architecture avec les projets muséaux sur le département.

Louvre-Lens, musée des Beaux-Arts d’Arras, Coupole d’Helfaut, musée de la Dentelle de Calais, centre historique médiéval d’Azincourt et bien d’autres lieux encore, se distinguent par un parti pris architectural fort ou par une mise en valeur d’un patrimoine remarquable. Sans se vouloir exhaustive, la liste des musées présentés ici donnera un aperçu de la formidable richesse architecturale et culturelle du territoire.

1. Le Louvre-Lens : une aventure japonaise au cœur du bassin minier

Lorsque le puits de la fosse 9 fut forcé en 1884, on était loin de se douter qu’un jour, au même emplacement, se tiendrait un nouveau Louvre. L’exploitation minière sera intensive de 1884 à 1960, date à laquelle l’extraction cessera. Dix millions de tonnes de charbon seront extraits des entrailles de la terre durant cette période. L’infrastructure en place subsistera jusqu’en 1983, puis sera détruite pour laisser place à une friche industrielle. Les années 80 souhaitent tourner la page de la mine et font petit à petit disparaître le patrimoine industriel.

En 2004, à la suite d’une volonté politique de décentralisation, Lens est officiellement choisie pour accueillir la nouvelle antenne du Louvre. De nombreux cabinets d’architectes participent au concours et, en 2005, trois projets restent en lice : le projet de l’architecte anglo-irakienne Zaha Hadid, celui du varois Rudy Ricciotti et le projet du cabinet japonais SANAA. Finalement, le musée sera construit sur le modèle du projet de Kazuyo Sejima et Ryūe Nishizawa du cabinet SANAA.

Le projet des 2 architectes de SANAA répond à l’esprit du cahier des charges émis par le Louvre Paris qui souhaite qu’à "l’imposant palais parisien, on préférera une architecture facilement accessible, proche du terrain et sensible à sa beauté, mais aussi à sa fragilité, ouverte sur la nature...". Les cinq parallélépipèdes ainsi posés sur ce terrain surélevé et dominant les cités minières environnantes font référence à des "barques sur un fleuve qui seraient venues s’accrocher délicatement entre elles", selon les propos des architectes.

En effet, sans la citer explicitement, SANAA s’est appuyé sur l’architecture japonaise traditionnelle afin de concevoir un édifice qui s’intègre dans le paysage, tant par sa hauteur limitée (5 mètres maximum) que par son ouverture sur l’extérieur et sa communication avec le parc environnant. Le choix de l’aluminium anodisé (opaque mais réfléchissant) et du verre (transparence et dialogue intérieur/extérieur) pour les façades correspond également à la volonté de créer des jeux avec la lumière, d’introduire de la légèreté et du reflet et il n’est pas rare de voir le musée se confondre avec le gris/blanc du ciel, lui donnant ainsi un statut de vaisseau quasi immatériel.

Pour aller plus loin : Louvre-Lens

 

2. Le Musée des Beaux-Arts d’Arras : une abbaye réinventée

Museee Beaux Arts Arras

Fondée au 8ème siècle, l’abbaye bénédictine d’Arras a une histoire mouvementée. En 1770, elle acquière sa forme définitive et possède des mensurations incroyables : 220 mètres de long pour 80 mètres de large (570 menuiseries). L’abbaye forme alors, avec la cathédrale Notre-Dame, le plus grand ensemble bénédictin classique du XVIIIe en France. Le bâtiment est construit sur trois cours : la cour d’honneur, la cour du puits et le grand cloître. Complètement détruite au 18ème siècle lors de la Révolution française, elle est reconstruite dans un style classique, certains éléments s’inspirant de l’Antiquité, tel le fronton. Dès 1825, les premières collections prennent alors place dans une des ailes de l’abbaye. Après les bombardements de 1915, l’abbaye est encore une fois en ruine. Elle sera une fois encore reconstruite, mais cette fois-ci avec une technique nouvelle : le béton armé. Elle accueille aujourd’hui le Musée des Beaux-Arts et la Médiathèque. Un projet de requalification de l’ensemble de l’abbaye est en cours, le projet d’une abbaye ouverte à tous, du sous-sol jusqu’au étages.

Pour aller plus loin : Musée des Beaux-Arts d'Arras

 

3. Le musée de La Coupole à Helfaut

Musee La Coupole © photo : La Coupole

Le musée de La Coupole est situé dans un bunker de la Seconde Guerre Mondiale, construit entre 1943 et 1944 par l'Allemagne nazie. Le site d’Helfaut se situait à portée de tir de la 1ère fusée, le V2, pour viser Londres. Des dizaines de missiles devaient être tirés chaque jour contre l'Angleterre, mais après d’intenses bombardements, le site est abandonné en 1944, après le débarquement de Normandie.

La structure de ce gigantesque bunker souterrain, constitué de centaines de mètres de galeries, est écrasante. Le dôme est une demi-sphère en béton armé de 77 mètres de diamètre et de 5,5 mètres d’épaisseur, pesant 55 000 tonnes.

Depuis 1997, après des travaux d’aménagement, on y retrace l’histoire de l’occupation du Nord de la France et y présente les armes secrètes de l’Allemagne nazie.

Réalisé il y a déjà 12 ans, le projet scénographique de La Coupole d’Helfaut fut de réviser de fond en comble l’espace existant, en conservant simplement les 2 salles de cinéma structurantes du double parcours.

L’aboutissement de chacun de ces parcours est une salle rouge consacrée aux camps de concentration. Le projet de l’Atelier Sompairac Architectes s’est axé sur ce parallélisme, en organisant deux espaces traités de la même façon et communicant entre eux via un lieu central. Chacun des deux parcours est traité de façon autonome, espaces scandés d’un côté, alcôves ouvertes distribuées par une galerie, de l’autre.

Maître d’œuvre de la scénographie : ASA architectes

Pour aller plus loin : La Coupole & La Coupole - brochure pédagogique

4. Le Centre d’Histoire du Mémorial 14-18 de Notre-Dame-de-Lorette : la chambre noire

Musee Memorial 14 18 © MOE : Agence FALOCI & © photo : Daniel OSSO

Pierre-Louis Faloci qualifie le Centre de documentation sur la Grande Guerre à Souchez de "machine de vision". Le bâtiment est constitué de cubes en béton que séparent des espaces de circulation. Ces cubes "enferment le sujet", c’est-à-dire les photographies, documents et objets anciens. Si le centre s’ouvre sur le côté bucolique du site, ce ne sera que dans les passages d’un cube à l’autre. Dans ces passages, l’architecte a également voulu faire pénétrer des jeux de lumière comme des "projections" qui varient en fonction des saisons : des zébrures en hiver, des lueurs en été, réflexion autour d’une certaine transversalité entre l’architecture et le cinéma (Le petit fugitif, 1953).

Pour aller plus loin : YouTube à 1:23:00 au sujet du musée de Souchez

 

5. La Cité Nature d’Arras : la réhabilitation d’une friche industrielle

Musee Cite Nature © MOE : Jean Nouvel

Entre 1998 et 2004, les bâtiments de l’usine arrageoise de fabrication de lampes de mineurs, Arras-Maxéi, sont réhabilités et trouvent une nouvelle destination en devenant la "Cité Nature", un centre d’exposition et de communication sur l’alimentation, la santé et la nature. Après un concours lancé par la Communauté Urbaine d’Arras, le projet est confié au cabinet d’architecture Jean Nouvel. "Le bâtiment industriel se livre comme un seul et unique volume de 158 mètres de long sur 24 mètres de large occupé par ce vide central de 12 mètres de haut. C’est son côté exceptionnel. Notre objectif a été de conserver ce volume pour les expositions dont les thèmes nécessitent des surfaces et des espaces importants", peut-on lire sur le site de l’agence.

Pour aller plus loin : Musée Cité Nature

 

6. Le musée de Bullecourt : de la grange au musée

Musee Bullecourt © MOE : Michel Montaignes

Tout au long de leur vie, Jean et Denise Letaille, un couple d’agriculteurs de Bullecourt, ont été fascinés par les objets du quotidien retrouvés sur les champs de bataille. Peignes, étuis de cigarettes, rasoirs… et quelques armes, venus d’Australie, d’Allemagne et du Royaume-Uni, forment une collection privée proposée depuis 10 ans au public au sein du Musée Bullecourt 1917, réalisé par l’architecte Michel Montaignes.

Une ancienne grange réhabilitée abrite les vestiges de tranchées de l’offensive d’Arras, d’avril et de mai 1917. On accède au musée par une extension contemporaine qui remplace un bâtiment vétuste qui a dû être démoli.

Les deux volumes aux matériaux distincts, le plus ancien en brique et le plus récent en bois, s’associent pour proposer un lieu d’histoire et de mémoire inscrit dans le tissu traditionnel de la rue. Un élément vertical marque la transition entre les deux époques de construction, en plus de signaler l’entrée. Une belle alliance de deux époques pour un lieu de commémoration.

Pour aller plus loin : Bullecourt 1917 - Musée Jean et Denise Letaille

 

7. Centre Historique Médiéval d’Azincourt

Musee Azincourt © MOE : Atelier Sompairac Architectes et © photo : Danièle Rocco

Après 18 ans d’exploitation, le "Centre Historique Médiéval", aujourd’hui rebaptisé "Centre Azincourt 1415" a bénéficié de profondes transformations architecturales et scénographiques, initiées par l’Atelier Sompairac Architectes. Celles-ci se traduisent par un agrandissement de près de 250m2 de la surface d’exposition et une scénographie entièrement repensée et élargie à la vie quotidienne au XVème siècle.

Le projet devait revoir l’ensemble des espaces extérieurs (2300m²), conserver partiellement le bâtiment existant (1100m²) et créer une extension pour abriter une partie du programme.

Le projet de réhabilitation et d’extension fut l’occasion de réorganiser complétement les lieux, en localisant l’entrée au cœur du bâtiment, et en lui donnant une cour arrière avec terrasse. Elle distribue également et directement les espaces d’expositions permanente et temporaire, les ateliers pédagogiques, les bureaux. L’entrée est précédée d’une séquence extérieure réalisée par les paysagistes Leblanc-Vénacque, et thématisée autour du végétal médiéval. L’agence a encouragé cette intervention paysagère (non prévue au projet), qui requalifie l’ensemble de l’avant-scène du bâtiment et toute la séquence d’entrée.

A l’encontre du programme, il a été suggéré de disposer l’exposition permanente de plain-pied au rez-de-chaussée et de relocaliser les bureaux, à l’étage. L’extension menuisée s’insère entre deux façades, l’une en bois brut, côté rue, l’autre en composite blanc, qui vient se poser radicalement à même la prairie et, plus loin, les paysages de pâtures.

Pour aller plus loin : La bataille d'Azincourt

 

8. La Cité Internationale de la Dentelle et de la Mode de Calais

Musee Cite Dentelle © MOE : Moatti & Rivière

Le Musée International de la Dentelle de Calais est logé dans l’usine Boulart, datant du 19ème siècle. A cette ancienne bâtisse en brique est venue s’adjoindre une extension contemporaine en 2009. Les architectes Alain Moatti et Henri Rivière ont marié avec audace l'ancien et l'actuel : une usine d'autrefois pour le musée et une extension contemporaine de 500m2 destinée aux expositions temporaires. Cette extension faite de verre et d’acier vient habiller la façade de brique d’un voile translucide "ajouré comme une dentelle ondulant au vent".

La partie sud, construite en porte à faux (au-dessus du vide) sur 17 mètres, offre une fenêtre monumentale ouverte sur le canal et le centre-ville. Cette aile présente également une façade en pans de verre qui subit une inflexion. A cette forme concave répond le volume convexe qui marque la longue façade vitrée de l’aile principale de l’extension. L’ensemble de cette peau vitrée est recouvert d’une sérigraphie reproduisant les percements des cartes Jacquard utilisées sur les métiers à tisser anglais Leavers. Ces sérigraphies ont aussi pour but de limiter le rayonnement solaire.

Les architectes résument l’idée générale du projet par "un moucharabieh recréant le jeu du montrer-cacher lié à la dentelle".

A la fois musée de mode et centre d’apprentissage industriel, les vastes galeries de la Cité présentent l’histoire de la dentelle, les techniques, la lingerie et la haute couture, ainsi que les aspects les plus contemporains de ce textile haut de gamme.

Pour aller plus loin : Cité de la Dentelle et de la Mode

Créer un nouvel espace public en cœur de bourg

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Espace de rencontre et de convivialité © Agence Odile Guerrier et Associés

Vous souhaitez offrir un cadre de vie agréable aux habitants ? Pourquoi ne pas créer des lieux de convivialité au sein de la commune ?

Les collectivités se questionnent en effet de plus en plus sur la lisibilité de la centralité de leur commune et la valorisation de leur espace public.

C’est le cas d’Auchy-au-Bois.

À l’origine, la municipalité menait une réflexion sur la centralité de sa commune, avec la volonté d’aménager une placette à l’intersection de deux routes départementales et de créer des liaisons piétonnes. Puis, la municipalité a eu l’opportunité d’acquérir l’habitation au droit de ces routes départementales, ainsi qu’une ancienne ferme. Grâce à l’accompagnement du CAUE, de l’Agence d’Urbanisme de l’Artois et de la Communauté d’Agglomération de Béthune-Bruay, Artois Lys Romane, associés à cette réflexion, la municipalité s’est positionnée sur la création d’un nouvel espace public mutualisable en lieu et place de ces bâtiments, ouvrant ainsi l’espace public.

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Anciennes habitations et corps de ferme

La gestion du dénivelé était une contrainte importante pour l’aménagement de cette place. Deux paliers ont été créés. Une placette de pavés béton gris délimite un espace pour accueillir de petites manifestions telles qu’un marché. Le palier supérieur est davantage végétalisé (engazonnement, massifs…) pour devenir un lieu de rencontre et d’échange. Une nouvelle perspective vers l’église est ouverte depuis la place.

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Gestion du dénivelé & un nouvel espace public en centre-bourg © Agence Odile Guerrier et Associés

Le choix des végétaux, des matériaux et du mobilier permet une parfaire intégration à l’environnement rural de la commune et garantit une gestion durable du site.

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Placette, détail de revêtement de sol & détail de mobilier © Agence Odile Guerrier et Associés

Pour la réalisation de cet aménagement, la commune a bénéficié de l’Aide à la Voirie Communale et du plan de relance du Département du Pas-de-Calais.

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Avant & Après © Agence Odile Guerrier et Associés

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Avant & Après © Agence Odile Guerrier et Associés

Maîtrise d’ouvrage : Commune d’Auchy-au-Bois

Maîtrise d’œuvre : Agence Odile Guerrier et Associés

Les forêts urbaines

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Végétaliser des espaces très minéralisés est devenu une nécessité, les derniers jours de canicule l’ont bien montré ! C’est un des moyens d’adapter les villes au changement climatique.

Des solutions existent, la végétalisation des murs et toitures, mais aussi la plantation de micro-forêts en zone urbaine. Le concept est simple, il s’agit de piéger le carbone atmosphérique avec des végétaux, afin de dépolluer en partie l’air.

Ces forêts proposent différents avantages : elles demandent peu d’entretien, seulement de l’arrosage et du débroussaillage les premières années, ensuite la nature s’occupe du reste. Cette solution peut être source d’approvisionnement en nourriture si l’on plante des fruitiers. En plus de favoriser la biodiversité dans des milieux anthropiques, les forêts urbaines assurent une fonction d’îlot de fraîcheur, d’espace perméable et d’amélioration du cadre de vie.

Cependant, cette solution présente des faiblesses. La densité de plantations rend le milieu inaccessible à l’homme. La superficie d’une forêt influe sur les espèces vivantes qu’elle renferme. Avec sa petite taille, la biodiversité présente est plus faible et vulnérable. Ces forêts sont construites dans des sols souvent appauvris et dégradés, pouvant nuire à leur espérance de vie. C’est micro-forêts ne sont pas adaptées à tous les sites.

Une méthode de plantation se développe, c’est la méthode "Miyawaki" consistant à planter un mélange d’arbres d’essences locales de façon dense et aléatoire, permettant de reconstituer des écosystèmes forestiers sur des surfaces réduites. Akira Miyawaki est un botaniste japonais né en 1928, expert en biologie végétale. Sa méthode consiste à planter 3 plants au m², soit 30 fois plus qu’une forêt classique. De plus, les essences utilisées sont diverses : on compte une vingtaine d’espèces contrairement aux forêts classiques où sont présentes seulement 3 espèces. Ces micro-forêts sont généralement plantées avec la participation des habitants, permettant de développer la pédagogie et le lien social autour des projets.

Les micro-forêts contribuent donc à la re-végétalisation des villes et au développement de la biodiversité. Face à la hausse des températures, il faut s’interroger sur le choix des essences les plus adaptées pour ce type d’aménagement. Les experts cherchent à identifier les types d’arbres les mieux adaptés au climat de demain, pour qu’ils s’ajoutent aux essences locales, voire les remplacent si nécessaire. En 2017, l’office National des Forêts (ONF) a créé le 1er "îlot d’avenir", microparcelle expérimentale de deux hectares maximum, dispersée à terme sur le territoire, rattaché au projet de recherche RENEssences (Réseau national d'évaluation de nouvelles essences).

Le site internet Climessences.fr, créé par l’ONF également, aide les forestiers à estimer les risques de dépérissement d’une espèce dans une zone donnée en fonction des prévisions climatiques, et liste 150 essences qui pourraient trouver leur place dans les forêts du futur.

Planter des arbres, de façon dense ou non, est primordial, mais pas de n’importe quelle façon.

 

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Micro-forêts plantées à Hénin-Beaumont en 2020 et 2021

 

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Plantation de 3600 arbres selon la méthode Miyawaki à Violaines, en 2021

Les cimetières "0 phyto"

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Et si, au lieu de lutter férocement contre ces herbes dites "indésirables", nous réaménagions plutôt les allées et les espaces libres des cimetières, pour y inclure du végétal et rendre le cadre plus agréable ?

Ce changement d’approche est d’autant plus intéressant pour passer au "0 phyto". La loi Labbé interdit en effet l’usage des produits phytosanitaires, les fameux pesticides, par les personnes publiques à partir depuis le 1er janvier 2017 et en 2019, pour les particuliers. Depuis le 1er juillet 2022, un arrêté vise à l’interdiction de l’utilisation de produits phytosanitaires également dans les cimetières. Anciennement utilisés pour limiter la propagation des herbes indésirables rapidement, leur suppression entraîne des changements des pratiques d’entretien dans l’espace communal du cimetière.

Nos cimetières vont donc changer d’image, car l’entretien manuel ou mécanique prend du temps ! Les plantes poussent spontanément sur du gravier et le verdissent naturellement. Pour entretenir les allées en schiste, un moyen est de les engazonner, avec un mélange adapté à croissance lente, et ainsi les tondre (si nécessaire) plutôt que de les désherber. Il est important de communiquer avant, pendant et après les travaux d’aménagement pour permettre aux usagers de comprendre la démarche en cours.

Les espaces entre les tombes peuvent également être plantés par des sédums ou des plantes tapissantes, pour éviter de les désherber. S’il y a de l’espace, un massif, arbuste ou arbre peut être planté en pleine-terre, pour végétaliser le cimetière, trop souvent minéral, et offrir un cadre propice au recueillement des familles.

 

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Cimetière de Lillers : engazonnement des allées en schiste

 

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Cimetière paysager de Neufchâtel-Hardelot : plantations diversifiées favorisant la biodiversité

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